25 novembre 2023

Un compagnon maçon nous a quitté

La silhouette trapue et tranquille d’Henri Frayssignes ne se joindra plus aux vieux St-Jeantais qui refont le monde le matin sur la place de l’église ou devant l'épicerie de Sébastien, en parlant du temps, de la chasse ou des champignons. Il s’en est allé à 81 ans après avoir construit ou rénové, avec ses deux frères, une bonne partie des maisons de Saint-Jean du Bruel.

Il a commencé le métier en travaillant à la restauration de la Couvertoirade, travail qui lui a donné le goût de la pierre qu’il aimait tailler et assembler. A son retour de la guerre d’Algérie, il s’associa avec son frère Gilbert, rejoint plus tard par Georges, le cadet féru de spéléologie, pour constituer l’entreprise de maçonnerie Frayssignes qui eut la charge, entre autres, de reconstruire la Chaussée de Saint-Jean qui avait été emportée par la crue centennale de la Dourbie en 1963, et qui alimente aujourd’hui, au travers du canal, la micro-centrale de Noria. Quelques années plus tard c’est la restauration du Pont-Vieux du 13ème siècle qu’ils eurent à mener à bien. Deux emblèmes de Saint-Jean du Bruel.

Après une longue vie de labeur et après avoir construit sa maison qui domine St-Jean à Roquebrune, il a vécu une retraite paisible avec son épouse Marie-Claude. De son jardin, cultivé avec soin, il pouvait voir la Chaussée, le Pont-Vieux, le clocher de l’église où il avait été baptisé et le cimetière où Georges son frère repose et qu’il a rejoint désormais. Sa vie tenait tout entière dans ce paysage auquel il appartenait et dans sa famille qui l’adorait.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Henri et ses frères avaient construit la maison de mes parents à Seingleys. Ils étaient amis avec mes oncles Lacas, eux aussi maçons comme mon grand père. J’avais eu l’occasion de discuter avec Henri il y a quelques années en le croisant devant sa maison, étonné qu’il était de me voir descendre du causse Begon à pied avec mes enfants en plein été… Je suis évidemment très attristé par sa disparition. Henri Rech