16 mai 2023

Roger Masson s'en est allé

Ce mardi 16 mai le hameau de la Rougerie, près de St-Jean du Bruel, a accueilli amis, parents, toute une communauté de près de 100 personnes autour du cercueil de Roger Masson, dans la plus simple des traditions protestantes, pour lui rendre hommage et se recueillir. Agriculteur attaché à sa terre cévenole, Roger infatigable et dur à la peine plantait encore ses oignons la semaine dernière à 87 ans.

Roger est né le 8 mai 1936 dans la maison familiale de la Rougerie où il connut une enfance heureuse entouré de ses parents, grands-parents et d’un oncle, jusqu’au départ de son père pour la guerre en 1939 et qui restera prisonnier 5 ans.  La vie de famille continue malgré tout avec l’arrivée en mai 1940 de son frère André. Il va à l’école primaire de St-Jean où il est un bon élève, jusqu’au certificat d’étude à 14 ans lorsqu'il décide de reprendre l’exploitation familiale. A 20 ans, comme beaucoup de jeunes du pays, il est envoyé en Algérie. Il en revient profondément marqué et ne manquera aucune des commémorations au monument aux morts de ce tragique conflit. À son retour il reprit son travail en allant parfois chez Mr Vergues, le carrossier, ou en fabricant des comportes. Épris de valeurs républicaines et de tolérance, Il est élu conseiller municipal de 1965 à 1977 et obtient la démolition du mur qui séparait dans le cimetière le carré protestant du reste des sépultures, réunissant ainsi tous les morts quelle que soit leur foi. Sa famille avait déjà permis sur une de leurs terres qui domine St Jean, à la Sentinelle, l’érection d’une statue de la Vierge. Enfin en 1973, à Chatenay-Malabry, il épouse Martine, dont la famille a une maison voisine de la sienne et qu’il connait depuis l’enfance. L’arrivée d’Aurélie en 1975 et d’Aline en 1978 le comble comme le fera plus tard la naissance de ses petits-enfants : Jérémi, Damien, Abélia et Irissia. C’était sa grande fierté. Homme discret mais profond il avait acquis par la lecture une culture et une grande sagesse qui lui valaient le respect de tous.

Après la cérémonie sous le tilleul de son jardin, l’assemblée rejoint par tous ceux qui n’avaient pu se rendre à la Rougerie comme ses camarades anciens combattants, se retrouva devant le caveau familial du carré protestant du cimetière de St-Jean du Bruel pour l’inhumation. Un psaume et un Notre-Père ont conclu cet hommage unanime du village à cette belle personne que fut Roger Masson.

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