03 août 2022

Conférence sabotier

Michel André fils et petit fils de sabotier transmet depuis plus de vingt ans le souvenir du métier de son père et de son grand-père dont il a gardé les outils et les savoir-faire puisqu’il est capable d’en produire lui-même bien que ce ne soit pas son métier. C’est la fidélité à ce patrimoine à son histoire et aux hommes qui en ont vécu auquel Michel André rend hommage au cours de ses conférences très documentées. Les premiers sabotiers vivaient dans les bois près des arbres, leur matière première. Si le sabotier des bois réputé rustre et primitif faisait un peu peur, son installation dans les villages lui apporta l’intégration et la respectabilité car son travail était très utile dans une France largement paysanne: 6 paires par an pour le labeur, deux pour le dimanche par homme et 5 paires par ménagère. La production n’était que de 5 paires par jour et par sabotier repartie entre la découpe, le façonnage, le creusement et la finition. C’était du travail sur mesure car le pied ne peut déformer le sabot. Le bon sabotier devait adapter son ouvrage à chaque pied. Michel André expose et présente l'ensemble de l'outillage du métier. Il y eut à St-Jean du Bruel jusqu’à 20 sabotiers en 1820 puis 9 en 1900, 1 seul en 1940 qui cessa son activité en 1950. La mécanisation, l’industrialisation et le sabot en caoutchouc avaient ruiné le métier manuel malgré une diversification vers le jouet, les ustensiles de cuisines etc. Aujourd’hui la production est très spécialisée : groupes folkloriques, sabots de Noël, chaussures à semelles en bois, jouets etc. L’étymologie du mot sabot est incertaine un jeu de toupie vers -40 av JC semble en être l’origine, en revanche le mot « sabotage » vient bien d’une utilisation détournée de cet objet car les paysans devenus ouvriers quand ils se révoltaient introduisaient un de leurs solides sabots dans les engrenages ou les poulies pour bloquer les machines.













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