Si les gens du village entrent au musée en se souvenant de l'homme, ils le quittent en pensant à un peintre discret, qui n'avait jamais exposé et qui pourtant ...
Le vernissage passé, Lou Païs cède la parole aux enfants, Christine et Jean-Luc et à Suzou qui, ensemble, ont signé ce petit texte :
Lorsque parfois nous évoquions ensemble l’éventualité d’organiser une exposition de ses tableaux, Yvon, partagé entre la méfiance et la tentation de céder à notre insistance, répondait invariablement qu’après lui nous "en" ferions ce que nous voudrions.
Dont acte, en ce mois de septembre 2017, non sans quelques craintes des foudres paternelles post mortem, une vingtaine de toiles sont accrochées aux murs de Noria dont le cadre répond si bien aux sujets de prédilection d’Yvon : de l’eau, des ponts, des fleurs en bouquets ou sur le bord de la route et Vers Dourbias, le vent léger dans les herbes folles.
Il y a deux ans Yvon s’envolait au paradis des peintres et des couleurs, nous léguant un formidable héritage d’huiles, d’aquarelles, de fusains, de sanguines, d’acryliques et de gouaches ; le tout décliné au fil des années, au gré d’une joyeuse fantaisie, d’une belle énergie et d’une inouïe créativité sur tous les supports lui tombant sous le pinceau, la brosse ou le couteau.
Un silence de deux ans s’est naturellement invité dans nos vies ; signe de deuil moins ostentatoire que le noir d’autrefois mais non moins profond. En répondant à l’invitation de Noria j’ai su que refluait ce temps du deuil pour laisser place à celui de la mémoire.
Cette exposition, résolument placée sous le signe de l’eau vive, se veut un hommage à Yvon : sans doute en aurait-il été profondément ému. Qu’Henri Regord, maire de Saint-Jean-du-Bruel, Roland Camboulives et la souriante équipe de Noria en soient ici vivement remerciés.
Yvon ne "posait pas à l’artiste" et ne prétendait nullement en être un : il parlait simplement et passionnément de la peinture et s’y adonnait avec non moins d’ardeur. Son regard et son sourire esquissé sous la moustache disaient suffisamment combien elle le rendait heureux.
Il paraît qu’en art tout est affaire de regard : j’ajouterai qu’il y faut un supplément d’âme sans quoi il n’y a point d’émotion et moins encore de rencontre. J’espère en l’occurrence que les couleurs d’Yvon feront vibrer vos coeurs comme elles font chanter les murs, du moins me semble-t-il.
Suzou, Jean-Luc et Christine
L'exposition reste visible à Noria, rue du moulin,
jusqu'au 1er novembre aux heures habituelles du Musée de l'eau.
Accès gratuit à la salle d'exposition
Accès gratuit à la salle d'exposition
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